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Fraser island - Rainbow Beach

  • allezviensonestbien
  • 23 mai 2018
  • 8 min de lecture

Fraser Island est l'un des sites majeurs à visiter en Australie, au même titre qu'Uluru ou les îles Whitsundays. C'était donc une étape obligatoire de notre séjour en Australie. L'île est très sauvage et est considérée comme l'une des plus dangereuses au monde, de par la présence d'espèces très dangereuses: la mer est infestée de requins et de méduses mortelles, et sur terre on trouve des dingos, des araignées mortelles ainsi que des syrphes agressives.

Par ailleurs, étant la plus grande île de sable au monde, elle ne peut être explorée qu'avec un puissant 4x4. Dans notre cas, nous ne voulions pas partir avec un tour organisé où chaque journée est minutée et où l'on doit payer très cher (350$ pour 2 jours). Nous trouvons deux français ayant la même vision que nous, Nicolas et Marion, et décidons de louer ensemble un 4x4 chez la compagnie Adventure 4wd Center pour partir 2 jours sur l'île, ce qui nous revient à peu près moitié moins cher.

Fraser Island étant une île très grande (120 km), il est nécessaire de bien planifier l'itinéraire à l'avance avant de s'y aventurer. Par ailleurs, la plus grande difficulté vient du fait qu'au niveau de la côte, on ne peut longer que la côte est, mais également du fait que, selon la marée, la plage est recouverte et l'on peut se retrouver coincer. L'agence nous a bien montré les photos de voitures englouties par la mer pour cette raison. Dans notre cas, le premier jour, nous ne pouvions rouler que jusqu'à 12h20, et le deuxième jusqu'à 13h30. Pour profiter au maximum de l'île et pouvoir nous rendre à tous les endroits voulus, nous décidons de partir avec le ferry de 6h du matin, et nous levons à 4h le temps de tout préparer.

Nous partons de Rainbow Beach qui est l'endroit le plus proche de l'île et permet une traversée très rapide en 10 minutes à peine. L'attente du ferry se fait sur une plage où l'on s'enfonce beaucoup dans le sable, et cela nous fait déjà un premier test avant d'arriver sur Fraser. Première surprise en arrivant au lieu indiqué sur la carte: il n'y a pas de bateau ni de repère indiquant où embarquer, nous sommes seuls sur la plage et l'on stresse en se demandant si l'on est au bon endroit, et on se met à interpréter les lumières au loin comme étant le ferry. Le soleil se lève en même temps.

Nous serons rejoints par la suite par 3/4 véhicules, et le ferry viendra à l'emplacement indiqué sur notre plan environ 45 minutes après l'heure prévue. Déjà que l'agence nous disait qu'il ne fallait pas traîner pour finir à temps, cela nous ajoute un petit coup de pression. Nous laissons un 4x4 sortir avant nous du ferry en guise de test et celui-ci part vite, comme s'il était déjà venu sur l'île. Nous nous retrouvons rapidement seul à l'horizon de l'immense plage de Fraser nommée 75 miles beach, avec la mer à côté, et traçant quasiment les premières traces de roue sur le sable. Le sable a une bonne tenue de ce côté, et nous en profitons pour rouler vite afin de ne pas perdre de temps. Au bout de quelques dizaines de minutes, nous tombons sur plusieurs dingos, probablement en quête de nourriture. Ces chiens sauvages ressemblent comme deux gouttes d'eau à certains chiens errants d'Asie, en meilleur état. Ils sont très beau, et leur aspect ressemblant à un chien fait que l'on aurait tendance à ne pas se méfier. Mais ces bêtes sont capables de s'attaquer à l'homme, surtout aux enfants avec lesquels ils se sentent dominants. Ils mangent tout ce qui échoue sur la plage: requins, baleine etc...

Nous arrivons ensuite à notre premier stop, Eli Creek: une charmante rivière avec une petite promenade aménagée. En arrivant dans cette zone, nous devons faire face à des ruisseaux se jetant dans la mer et devons donc ralentir.

Vient ensuite un arrêt au Shipwreck, un paquebot néo-zélandais qui avait servi de navire-hôpital pendant la Première Guerre mondiale, et s'est échoué en 1935 sur Fraser Island après s'être pris dans un cyclone hivernal. Il s'enfonce chaque année un peu plus dans le sable et on dit que d'ici quelques dizaines d'années on ne le verra plus. Certaines parties sont bien restées en place, et on voit même à un endroit le plancher du bateau avec les clous plantés dessus. A une extrémité, nous voyons tout juste un hublot au plus bas et nous rendons bien compte que l'épave est déjà bien enfoncée dans le sable. Ce qui est d'autant plus agréable, tout comme pour Eli Creek, c'est que nous sommes quasiment seuls aux points d'intérêt. On ne regrette pas de ne pas avoir pris les Tag-Along, ces tours où plusieurs 4x4 se suivent et où se trouvent jusqu'à 10 personnes par 4x4.

Juste après nous faisons un bref arrêt aux Pinacles, où se trouvent des empilements de couches de roches de différentes couleurs, façonnées avec le temps par l'eau et le vent.

Cap maintenant vers l'endroit que nous attendions le plus avec impatience, et situé tout au nord de l'île: Indian Head, où se trouverait la plus belle vue sur l'île. Nous laissons le 4x4 en bas et montons à pied. Nous nous arrêtons en chemin pour regarder à l'horizon car il serait possible de voir des dauphins, des requins ou des baleines dans l'eau, ces dernières auraient été aperçues il y a quelques jours. Même à 4, à une telle distance du large cela devient très compliqué de distinguer quel animal nous voyons, il y a une sorte de vague qui jaillit de temps à autre, et nous hésitons entre une baleine et un dauphin. Nous finissons de grimper en haut d' Indian Head pour avoir la vue sur la pointe nord de l'île qui est magnifique et nous arrêtons quelques instants pour contempler le paysage.

Au bout de quelques minutes, nous voyons plusieurs grosses tâches noires se déplacer dans l'eau, non loin du bord, sans pouvoir identifier ce que c'est. Nous nous posons quelques minutes et, voyant les tâches se rapprocher de plus en plus du bord, nous identifions de plus en plus nettement de gigantesques requins (les requins tigre serait l'espèce principale sur Fraser island)!

Déjà qu'à notre hauteurs ils nous paraissent énormes, alors on ose même pas imaginer dans l'eau. Nous en voyons de plus en plus, et ils ont l'air de tourner autour d'un rocher qui n'est en fait qu'un gros banc de poisson ! Nous avons alors le privilège de voir ces requins, il y en avait une dizaine, en chasse autour de ces poissons. Paradoxalement, et c'est là que l'on se dit que cela ne peut arriver qu'en Australie, c'est que les requins sont très près du bord, à moins de 30 mètres, et on voit sur la plage des Australiens lancer leur canne à pêche dans la mer en toute tranquillité.

Voulant profiter du dernier arrêt nous restant pour la journée, nous reprenons le 4x4 pour nous rendre aux Champagne Pool, des sortes de piscines naturelles dans la roche que les vagues viennent remplir en s'éclatant contre les rochers. Mais pour y parvenir, il faut passer derrière Indian Head où le passage est rempli par des tonnes de sable. Il faut donc foncer sans hésiter pour ne pas s'enliser et nous sommes secoués comme des pruniers, niveau aventure on est servis !

En arrivant aux champagne pools, nous voyons les bassins déjà presque remplis de touristes, contrairement aux autres endroits où nous étions ce matin. Nous voyons également deux filles sortir, l'une le bras en sang et l'autre le dos, en nous disant de ne pas jouer dans les rochers qui seraient très pointus et coupants. Et pour cause, sur les bords des bassins les vagues s'écrasant sont parfois très fortes, et les touristes ont l'air propulsés par la force des vagues. La petite troupe décide tout de même de s'y essayer pendant que Laura préfère capter les rayons du soleil.

Derrière les bassins se trouve un surfeur, que nous sommes plusieurs à regarder en nous disant que le ciel lui est tombé sur la tête vu que la mer est infestée des requins que nous venons de voir. Les vagues fortes se font de plus en plus fréquentes et nous rappellent que la marée monte. Aussi, nous ne tardons pas à reprendre la route vers le camping du soir.

L'agence de location du 4x4 nous a gentiment prêté des duvets et tentes pour dormir au camping. Celui-ci possède heureusement des barrières anti dingos, car sans cela il serait possible d'en croiser un en train de chercher de la nourriture, et on préfère éviter! Nous passons l'après-midi à préparer notre campement pour la nuit qui s'annonce fraîche, entre décryptage du montage de tentes et recherche de bois pour se faire du feu. En début de soirée, Marion et Laura vont explorer un autre secteur pour trouver du bon bois, mais se font rappeler à l'ordre par une touriste qui leur dit que l'on ne peut pas prendre le bois du parc national, sous peine d'amende. Nous ne comprenons pas la logique sachant que des emplacements pour faire des feux sont installés exprès, que le camping se situe au milieu de la forêt et que niveau le fait que tout le monde roule en 4x4 n'est pas très exemplaire, mais passons. Nous arrêtons donc ici la quête de bois en espérant que les rangers ne passent pas le soir. Au menu du dîner, une bonne platrée de pâtes avec en dessert des pommes au feu improvisées au Nutella, un régal!

La nuit n'était pas très chaude sous la tente, mais nous nous sommes motivés pour nous lever à 6h du matin et profiter à fond de notre deuxième et dernière journée qui s'annonce coriace. Nous explorons cette fois-ci l'intérieur des terres pour aller voir plusieurs lacs. Dès que nous sortons de la plage, la route devient chaotique, le 4x4 s'enfonce dans des tonnes de sable, et nous sommes secoués comme dans des montagnes russe, en avançant à deux à l'heure, le trajet est sportif ! Le premier lac est le lac McKenzie qui est le plus connu et est superbe avec son eau turquoise et transparente. Il faut se motiver pour se baigner à 8h du matin et l'eau est bien fraîche. Nous sommes à nouveau quasiment seuls pour profiter de l'instant.

Nous ne traînons pas car beaucoup de route nous attend et nous craignons de ne pas pouvoir respecter le timing imparti. Nous passons par Central station faire une petite promenade dans la forêt. Nous hésitons entre prendre le chemin le plus long pour voir 1 ou 2 lacs supplémentaires, ou rejoindre directement la côte pour être sûrs d'être au ferry à temps. Nous prenons finalement le risque et choisissons l'option du chemin le plus long. Après s'être légèrement égarés, nous retrouvons la bonne route et arrivons à voir dans les temps le lac Birrabeen et le lac Boomanjin. Le lac Birrabeen est réputé pour être similaire au lac McKenzie mais en moins touristique. Personnellement, nous avons trouvé que l'eau y était beaucoup plus belle, mais cela vaut quand même le coup de s'y arrêter pour son aspect plus sauvage avec ses herbes hautes en bord de rivage. Le lac Boomanjin lui a des reflets rouges et orangés dans l'eau très jolis.

Nous finissons par arriver juste à temps pour le ferry, avec assez d'avance pour se faire un sandwich en express. C'est là que se termine notre épopée sur Fraser Island riche en émotions. Cela restera un de nos plus beaux souvenirs d'Australie.

Nous repartirons chacun de notre côté, épuisés mais heureux de ses deux jours intenses passés ensemble. Avant de reprendre la route pour le camping, nous allons voir Carlo Sandblow qui est une très haute dune de sable surplombant Rainbow Beach, point d'entrée pour l'île de Fraser Island.


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