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Valparaiso

  • allezviensonestbien
  • 25 juil. 2018
  • 6 min de lecture

Nous ne savions pas trop à quoi nous attendre en arrivant à Valparaiso car nous avions reçu des avis très mitigés sur cette ville. D'un côté, en lisant les blogs on remarque que c'est une ville coup de cœur pour beaucoup de voyageurs. De l'autre, en parlant avec des chiliens et d'autres voyageurs s'y étant rendus que c'est une ville très dangereuse, de jour comme de nuit. Nous avons rencontré des voyageurs qui se sont soit eux-mêmes faits agresser, soit connaissent d'autres gens à qui c'est arrivé ici. C'est clair qu'en arrivant de Santiago, Valparaiso est une ville totalement différente. Outre pour son côté artistique, Valparaiso est aussi connue pour son port qui était autrefois une halte pour les bateaux qui se rendant en Amérique, ainsi que pour exporter certains produits comme le cuivre.

La ville comporte une partie plane proche du port, mais ce sont surtout les multiples collines appelées cerros qui la caractérisent. Les rues dans les cerros et entre eux sont de vrais labyrinthes avec des rues tordues, des escaliers et des funiculaires. Nous logeons dans le Cerro Alegre, qui est l'un des quartiers les plus touristiques, chez Manuel, un chilien qui a vécu quasiment toute sa vie à Valparaiso, et où il nous accueille dans sa maison de plus de cent ans. Pour un papi, il est plutôt high-tech avec son smartphone et ses applications Airbnb et Spotify !

la maison de Manuel

Pour se déplacer ici les gens utilisent les micros et les colectivos. Les micros sont des bus qui foncent à toute vitesse et sillonnent la ville. Ils vont vite car reçoivent une commission par passager, et s'ils sont en retard, ils doivent s'arrêter un tour avant !

Les colectivos sont quant à eux les mêmes véhicules que les taxis mais sauf qu'on les partage avec 3 personnes maximum. Ils font également des arrêts stratégiques comme les bus, mais ne vous emmènent pas directement chez vous comme les taxis. Leur intérêt est de remonter les pentes des cerros parfois très raides.

La ville de Valparaiso est une ville d'artistes, et on le voit dès les premiers instants car quasiment tous les murs sont remplis de street art, graffitis ou tags en tout genre. Par ailleurs, beaucoup de maisons sont recouvertes de tôle, et certaines sont vraiment très précaires. Elles sont néanmoins très colorées car les marins utilisaient la même peinture que sur leur bateau.

En arrivant nous nous promenons dans le Cerro Alegre et le Cerro Concepción qui sont juste trop mignons avec des petites maisons et ruelles toutes jolies, et de très belles fresques. Nous retombons en enfance dans un magasin de fabrication de bonbons où l'on peut en voir l'élaboration du début à la fin.

La journée il fait bon avec presque 15 degrés, mais le soir ça tombe à environ 5 degrés, et on se les pèle bien ! Surtout qu'en Amérique du Sud, ou en tout cas au Chili, les gens n'ont pas la coutume de chauffer leur logement, les températures n'étant pas assez "extrêmes". Résultat, même dans les restaurants tout le monde garde son manteau.

Le lendemain, nous joignons un tour de la ville organisé par l'association Tour 4 tips. Les guides sont tous jeunes et vous montrent la ville d'un autre œil que celui du Lonely Planet. On nous annonce qu'on est dans le tour des "contrastes" et qu'on va aller pile dans les endroits où l'on ne devrait pas, pour voir toutes les facettes de Valparaiso. Ça commence bien ! On nous emmène d'abord dans le quartier le plus vieux de Valparaiso, dans la partie plane de la ville, et où arrivait la mer avant que l'on y construise des bâtiments. Le quartier est assez délabré et ne donne pas envie d'y rester plus longtemps. Certaines grandes demeures étaient auparavant les maisons de familles riches qui sont depuis parties et sont à présent à vendre. Le guide nous explique que beaucoup de gens dont une grande partie de la classe ouvrière se sont installés à Valparaiso en pensant trouver beaucoup d'or. Au final il n'y en a pas eu autant que prévu mais les gens sont quand même restés à Valparaiso car ils s'y plaisaient. Mais avec le tremblement de terre de 1906 a commencé le déclin de la ville et les plus riches sont partis pendant que les classes les plus basses sont restées.

Nous poursuivons la visite en prenant un micro assez particulier car il grimpe en haut des cerros à toute vitesse, et l'on alterne entre de belles maisons et des toutes petites un peu délabrées. On se rend compte de l'étendue de Valparaiso car l'on ne voit pas la fin de ces collines !

Le guide nous emmène dans des endroits où nous ne serions pas allés tout seuls, avec des ruelles assez glauques et des escaliers très étroits dont on ne voit pas l'issue, mais où parfois s'offre une vue imprenable sur la ville.

Chaque année à lieu un concours de vélo organisé par Redbull où les candidats doivent descendre les cerros le plus vite possible, parfois en traversant des maisons, cela doit être unique !

Dans le Cerro Carcel on nous amène voir une ancienne prison reconvertie en centre culturel. Au départ la prison était isolée mais la ville a gagné du terrain, et la prison a donc changé de lieu. Un parc a également été aménagé devant la prison et où il y avait des soirées organisées, c'est original ! Au fur et à mesure de notre promenade, nous sommes suivis par des chiens errants. On nous explique que les gens leur laissent souvent une gamelle d'eau et qu'il y a une campagne pour que les habitants les adoptent. Le guide lui-même en a adopté un, et il nous dit qu'il continue à faire les poubelles quand il le sort !

A côté du Cerro Carcel se trouve le Cerro Panteón où se trouvent deux cimetières, le cimetière numéro 1 et le cimetière des dissidents. Le cimetière numéro 1 compte uniquement des tombes de catholiques. En effet, à l'époque les gens qui n'étaient pas catholiques n'avaient pas le droit d'être enterrés et étaient jetés dans la mer. Plus tard a été construit le cimetière des dissidents, c'est-à-dire ceux n'étant pas catholiques, pour enterrer en particulier les britanniques et autres européens étant souvent protestants.

Le midi nous déjeunons des menu del día qui changent tous les jours et permettent de découvrir des plats locaux. C'est une formule avec entrée, soupe, plat, dessert, boisson et parfois même l'apéritif et le café ! C'est avec l'un d'entre eux que nous testons le pisco sour qui est l'apéritif emblématique du Chili. Il est fait à base de pisco et de jus de citron et est très sucré !

Nous faisons une escapade pour la journée à Viña del mar qui est facilement accessible en métro depuis Valparaiso. On dirait l'opposé de cette dernière, dans le style station balnéaire toute propre avec aucun tag, mais ça en perd aussi de son charme! Chaque année il y a un festival de musique organisé ici et très connu au Chili, et l'on peut voir la salle de concerts dans un parc de la ville. Après une ballade le long de la côte et dans le centre-ville, il n'y a plus grand chose à voir et nous rentrons à Valparaiso.

Le lendemain nous visitons la Sebastiana qui est la maison de Pablo Neruda, un très célèbre poète, écrivain et diplomate chilien qui a reçu également un Prix Nobel. En réalité Pablo Neruda avait plusieurs maisons mais celle-là était sa "maison de fêtes" où il recevait ses invités. La maison est tout en hauteur sur plusieurs étages et compte de grandes vitres donnant de superbes vues sur la ville et l'océan. Pablo Neruda était aussi un collectionneur d'objets et on le voit dans sa décoration qui est plus qu'originale !

Nous descendons le Cerro Bellavista où se trouve la maison, et passons également devant quelques belles fresques et maisons, mais moins joli dans l'ensemble que le Cerro Alegre et le Cerro Concepción.

Nous cherchons un endroit pour manger, mais c'est dimanche donc c'est compliqué. Nous finissons dans un fast-food où nous testons un plat chilien, la chorrillana: au programme une montagne de frites, avec de la viande hachée et des saucisses, ainsi que de l’œuf et des oignons frits, c'est gras à souhait ! Nous sommes incapables de terminer la "portion pour 2 personnes", il vaut mieux avoir jeûné avant !

Le soir, alors que nous sommes dans la chambre, nous entendons un boucan pas possible dans la rue. En sortant, nous remontons le bruit et tombons sur un orchestre et des danseuses qui font leur show tout en descendant la rue, et ils mettent l'ambiance à fond !

Pour notre dernier soir aux côtés de Manuel avec qui nous avions plaisir à discuter tous les soirs, celui-ci qui est pianiste nous honore d'un petit concert privé, avec entre autres des chansons françaises, de quoi finir ce séjour à Valparaiso en beauté ! Comme on nous avait dit dans un restaurant, Valparaiso n'est pas la ville la plus belle, mais c'est la plus magique.


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