Barra de Valizas - Cabo Polonio
- allezviensonestbien
- 9 août 2018
- 4 min de lecture
Nous n'avions pas prévu de nous rendre dans ces villages. Cependant, on nous a beaucoup parlé de Cabo Polonio comme un lieu vraiment unique où il fallait absolument se rendre et nous avons donc changé nos plans. Il s'agit d'un petit village sur la côte coupé du monde et situé dans le parc national du même nom. Après avoir jeté un coup d’œil aux différents hébergements, il s'avère qu'il n'y avait ni chauffage, ni internet, et pas souvent de l'eau chaude à Cabo Polonio. Or, étant en hiver, nous avions envie d'un minimum de confort et c'est là que le village de Barra de Valizas entre en jeu. En effet, il se situe à quelques kilomètres de Cabo Polonio mais est un minimum relié à la civilisation et ça tombe bien parce qu'il y a justement une randonnée à faire entre ces deux villages.
Après Punta del Este et toutes ses tours, nous sommes dépaysés à Barra de Valizas où les routes sont en terre, les gens se déplacent majoritairement à pied ou à vélo, et les rues sont une succession de petites maisons faites parfois en bois ou avec des toits ayant l'air d'être faits avec de la paille, telles qu'on se croirait dans les trois petits cochons. La ville est déserte, et pour cause, hors saison vivent environ 300 personnes, et l'été c'est presque 4000 personnes qui se ruent dans ce petit village en bord de mer et l'ambiance y serait plutôt hippie.
Pour l'instant, on se fait accompagner par un toutou pendant notre exploration des environs. Sur la plage, il y a comme des mini dunes de sable avec entre elles des maisons à réellement 5 mètres de l'eau, et on se croirait un peu dans le clip le vent l'emportera de Noir Désir. Au niveau restaurants, nous en avons trouvé seulement deux ouverts, avec aucun client à l'intérieur, y a pas plus désert.



Le lendemain, nous devions faire la fameuse randonnée, mais le temps était tellement mauvais que l'on a dû reporter au jour d'après. Au début de cette randonnée, il faut traverser une rivière par bateau, et nous allons donc rejoindre la rive pour consulter les horaires. Quand nous arrivons sur place, en toute logique l'office de tourisme est fermé, et il n'y a aucun panneau d'information ni personne sur la plage. Bon, on ne désespère pas et on toque à plusieurs maisons en espérant trouver des informations mais là aussi elles sont vides. On se demande comment on va bien pouvoir traverser cette rivière. En revenant sur la rive en sens inverse, nous apercevons une femme qui promène ses chiens. En désespoir de cause, on lui demande comment faire et elle nous dit connaître quelqu'un pas loin qui peut nous amener, un certain Juan. Pour le rencontrer, on se pointe devant sa clôture, la dame commence à crier son nom et une espèce de Capitaine Haddock sort de la maison. Nous convenons d'une heure et d'un prix pour la traversée du lendemain mais la dame nous dit de venir un peu plus tard car il boit beaucoup et ne sera peut-être pas réveillé. Le lendemain, nous venons le chercher en criant à nouveau son nom, et il rapplique de suite avec son maté à la main. Comment dire que son bateau était en fait une minuscule barque à moitié remplie d'eau et qu'au lieu d'utiliser un moteur il a pris les rames d'un autre bateau, et hop c'est parti !
De l'autre côté on se retrouve face à un désert avec des grosses dunes, ce que nous ne nous attendions pas à voir en Uruguay. Pour rejoindre le village de Cabo Polonio, il y a environ 8 kilomètres de marche à faire. Au début nous coupons à travers les dunes et le paysage est plus qu'atypique avec la mer en contrebas. Nous nous plaisons à escalader ces dunes et à faire les premières traces dans le sable.




Un peu avant la moitié du parcours, les dunes disparaissent petit à petit pour laisser place à un paysage un peu étrange mi-collines mi-marécages, et où il y a quelques grenouilles de Darwin, avec le ventre rouge. La fin de la randonnée se termine en longeant la plage et au bout d'un moment on voit apparaître les premières maisons de Cabo Polonio qui sont un peu dans le même style que celles de Barra de Valizas. En revanche, les maisons de Cabo Polonio ont l'air d'avoir été installées un peu de manière anarchique, sans qu'il y ait vraiment de rue, un peu comme un village de schtroumpfs. Beaucoup possèdent une mini éolienne et/ou des petits panneaux solaires.
Nous discutons avec un habitant du village qui nous montre du doigt un dauphin dans la mer et des jeunes lions de mer qui s'amusent dans l'eau. L'été il y aurait plus de dauphins et ils viendraient nager autour des gens. Nous remontons la côte jusqu'à arriver au phare du village. Il fait tout de même 27 mètres et d'en haut on peut voir la répartition des maisons du village.


A côté du phare luit au soleil une grosse colonie de lions de mer, et on s'amuse à les regarder s'étaler de tout leur long comme des larves et bouger uniquement pour changer de position ou se gratter contre un rocher.


Nous remontons ensuite vers le centre de Cabo Polonio en quête d'un endroit où déjeuner mais c'est pire que mission impossible. Il n'y a qu'un seul restaurant d'ouvert, mais les prix y sont de façon logique abusés pour le lieu. Nous tombons ensuite sur un bar mais qui n'a que du pain ou des brownies à la marijuana à nous proposer donc nous passons notre tour.

Nous trouvons notre repas dans le supermarché du coin qui semble sortir du far west et où l'on pèse les aliments avec une balance utilisée à l'ancienne avec un plateau et des poids. Quelques tranches de jambon et de fromage feront l'affaire avec du pain pour cette fois. Pour ceux qui le veulent, on y vend aussi l'herbe du maté aromatisée au cannabis ! On a l'impression d'embarquer pour un safari en prenant la navette ramenant à l'extérieur du parc national.

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