Sud Lipez - Salar d'Uyuni

C'est parti pour un séjour de 4 jours dans le sud-ouest bolivien avec entre autres le Parc National du Sud Lipez et le célèbre salar d'Uyuni. Nous partons en 4x4 avec le guide Jaime, la cuisinière Reina, ainsi que Gilles et Claire, un couple de français rencontré la veille.

Le premier jour se passe dans les montagnes à l'ouest de Tupiza où l'on prend beaucoup de hauteur, à plus de 4200 mètres d'altitude, alors que Tupiza se situe à 2850 mètres. Nous passons par des décors désertiques, comme à la Ciudad del Encanto qui est le résultat de l'érosion engendrée par la pluie et le vent au fil des siècles.

Nous visitons également les ruines d'un ancien village conquit par les espagnols et où avait été découvert de l'or. On raconte que le diable y serait apparu puis aurait été enchaîné par les habitants. Le diable aurait alors transformé l'or en pierres pour une durée de 1000 ans avant qu'elle ne redeviennent de l'or. La légende dit également qu'une femme nommée Maria y aurait ramené la peste et qu'ainsi tous les habitants seraient morts, et les espagnols auraient quitté les lieux. Les seuls habitants des ruines que nous avons croisé sont des viscaches, des rongeurs proches des chinchillas.

On voit nos premiers lamas qui sont très mignons. On leur met des pompons aux oreilles et des colliers à l'occasion d'une cérémonie annuelle célébrant la Pachamama, la Terre Mère, en qui les boliviens croient beaucoup. Vivent aussi dans cette région des vigognes, sortes de lamas en plus sveltes.

Nous dormons dans le village de Quetena Grande à 4200 mètres d'altitude, la plus haute nuit du séjour. Pour ne pas avoir le mal de l'altitude, on se fait beaucoup d'infusions de feuilles de coca et de pupusa. Le deuxième jour nous visitons le parc national du Sud Lipez qui regorge de paysages presque irréels tant ils sont magnifiques et uniques où vivent de nombreux flamants roses.

Le parc compte une série de lacs avec des couleurs particulières comme la Laguna verde dont la couleur verte est due à la présence d'arsenic ou la Laguna colorada qui doit sa couleur rouge à la présence d'un type de microalgues.

Par ailleurs, la Laguna colorada serait à l'origine de la création du parc national. Avant on y exploitait le borax qui forme des amas blancs sur la lagune où à présent les flamants roses déposent leurs œufs. Cette lagune était pour nous la plus étendue et la plus impressionnante du parc.

Après tant d'exploration, il faut bien se reposer un peu. C'est là que les thermes de Polques tombent à pic, situées devant un lac aux variantes de bleu turquoise et rempli de flamants roses. Le décor est là aussi juste incroyable !

Le parc compte aussi des geysers mais en réalité ils sont assez petits et la zone est peu étendue, nous ne nous y sommes pas trop attardés.

Pendant ce voyage, nous sommes bien nourris par la cuisinière Reina qui nous prépare des spécialités différentes chaque jour comme du lama cuisiné de différentes façons ou des salchipapas, qui sont des saucisses et frites accompagnées de légumes ou d'autres viandes. Nous avons appris en faisant le tour des agences que depuis deux semaines le parc national demande de nouvelles formalités administratives pour rentrer dans le parc, et que toutes les agences ne l'ont pas fait comme l'agence Valle Hermoso avec qui nous hésitions à partir... alors qu'ils nous avaient dit le contraire en nous regardant droit dans les yeux !

Le troisième jour, nous sillonnons les montagnes situées entre le parc et le salar d'Uyuni. Nous avons vu quelques boliviens travailler le sol malgré qu'il paraisse désertique pour faire pousser du quinoa. Il s'agit d'une céréale typique de la Bolivie et cela fait partie des sources de revenus des habitants du coin avec l'élevage de lamas. Ce dernier serait de plus en plus courant car le prix de vente du lama a augmenté, passant de 300 à 1500 bolivianos (de 38 à 190 euros). D'autant plus que l'élevage serait relativement facile, car il n'y a pas besoin de berger, les lamas rentrent tout seuls à la maison le soir ! On se dit qu'ils doivent être de bonnes friandises pour les pumas vivant dans le parc.

Nous nous rendons à différentes formations rocheuses aux noms amusants comme le rocher de la coupe du monde, le chameau, ou l'Italie perdue, car un italien s'y serait perdu pendant plusieurs heures. Nous faisons une petite marche jusqu'à la Laguna Negra semblant perdue au milieu des rochers.

On voit nos derniers flamants roses avant d'aller assister au coucher du soleil sur le salar d'Uyuni qui paraît sans fin. Il s'étend tout de même sur près de 11 000 kilomètres carrés, faisant de lui le plus grand désert de sel au monde ! C'était il y a très longtemps un lac salé dont le niveau aurait diminué petit à petit pour laisser place à un désert de sel, à 3650 mètres d'altitude. L'endroit est très photogénique et nous nous essayons aux photos décalées. Notre guide nous fait une surprise avec un apéro vin, chips et fromage de chèvre. Il sait comment parler aux français !

Fait étonnant, le salar d'Uyuni possède l'une des principales réserves de lithium au monde ! Pour une expérience encore plus authentique, nous dormons dans un hôtel de sel. La nuit sera courte car le lendemain nous partons à 5h pour assister au lever de soleil dans le salar.

D'ordinaire les touristes vont sur une île recouverte de cactus pour l'observer, mais vu qu'Anthony ne pouvait pas marcher jusque là on nous a déposé au milieu du salar, et c'était carrément mieux car nous étions tout seuls au milieu du désert.

Contrairement à ce qui se lit sur d'autres blogs, nous n'avons pas souffert de l'altitude ni du froid, car c'est le printemps au mois de Septembre ici. La météo pendant ce séjour était idéale. Nous avons très bien mangé et les hôtels étaient plus conforts que ce à quoi on s'attendait. Par ailleurs, contrairement à certains blogs qui parlent d'un surplus de touristes, nous n'avons pas ressenti cela car en avons croisé peu au final. Cela vient du fait que nous sommes partis depuis Tupiza et non Uyuni et recommandons ainsi de partir depuis Tupiza. Enfin, nous étions seulement 4 dans la voiture au lieu de 6 voire 7 depuis Uyuni ce qui change également la donne en matière de confort. En tout cas, notre séjour n'aura pas été aussi incroyable sans Jaime et Reina de l'agence Alexandro nous les recommandons les yeux fermés !