La Paz

On était si bien au chaud à Sucre qu'on n'avait presque pas envie d'aller à La Paz, la capitale cette fois-ci administrative de Bolivie. Elle est connue pour être la plus haute capitale du monde. La ville est construite dans une cuvette, avec les quartiers les plus riches en bas à 3600 mètres et les plus pauvres en haut à presque 4200 mètres d'altitude.

Aux limites de la ville, le paysage de la Vallée de la lune semble venir d'une autre planète. C'est peut-être dans ce sens qu'a été reproduit un véhicule de Star Wars à l'entrée !

Nous sommes aussi allés voir le spectacle des Cholitas Wrestling qui veut dire le catch des cholitas. Les cholitas sont en quelque sorte les mamas boliviennes, avec leurs chapeaux melons, leurs grosses tresses et leurs énormes jupes. Il n'y a pas si longtemps que ça, les cholitas avaient la vie dure. De part leur statut d'indigène, elles avaient déjà moins de droit que les "blancs" comme l'entrée dans des restaurants, et chez elle, elles étaient parfois maltraitées par leur mari. On peut d'ailleurs voir dans des restaurants un écriteau disant "Nous sommes tous égaux devant la loi" voulant signifier que les toutes les couleurs sont sur le même pied d'égalité et peuvent rentrer. Le catch est ainsi une manière pour elles de se rebeller et de montrer que les femmes peuvent être plus fortes que les hommes. Elles ne se donnent pas de vrais coups et le combat est fait sous forme de show tourné de façon comique. Par moment, on se dit que cela part en cacahuète, quand une cholita crache de la bière sur une autre, nous arrosant au passage. L'arbitre fait aussi partie du spectacle en prenant position pour l'une des combattantes et en donnant également des coups. On aura bien rigolé !

Le centre-ville de La Paz n'est pas très attrayant avec son bruit permanent, ses bâtiments tout gris sans charme, mais vaut la peine d'y aller pour ses nombreux marchés connus pour être propices aux bonnes affaires. Nous y achèterons quelques souvenirs en grande partie à une mamie qui nous chuchotait les réductions pour que les autres vendeurs n'entendent pas. Certains vendeurs mettent des fœtus de lama devant leurs magasins, apparemment pour les épargner du mauvais sort.

Malgré l'influence des espagnols, certains traditions ancestrales venues des Andes persistent, comme celle des Ñatitas. Il s'agit de crânes de défunts que les gens habillent et gardent chez eux pour que les crânes veillent sur eux. Le jour du 8 novembre a lieu la Festivité des Ñatitas, spécialement importante en Bolivie, où les propriétaires amènent leurs crânes au cimetière et font la fête pour les remercier de leur protection.

Nous apprendrons pendant notre séjour en Bolivie que le président Evo Morales a demandé à la Cour Internationale de Justice de La Haye de négocier un accès à la mer avec le Chili, après qu'ils l'aient perdu lors de la guerre du Pacifique, défaite toujours pas digérée. A la grande surprise des boliviens, la Cour a refusé, baissant la côte de popularité du président.